Chères lectrices , chers lecteurs,
La pluie, le vent et le froid de ce début d’année, rend notre travail encore plus pénible et épuisant.
Les couvertures pour les chiens sont très vite sales et humides, nous devons les changer quotidiennement. Nous avons trois machines à laver qui tournent du matin jusqu’au soir, mais contrairement à l’été où nous pouvons faire sécher le linge dehors, en hiver il faut tout porter dans diverses chambres et greniers. Nous n’avons pas de sèche linge.
Les animaux de ferme restent davantage dans leur abri et nécessitent par conséquent plus de soins et d’attention et le nettoyage des étables est quotidien. Le fumier est sorti manuellement.
Presque aucun chat ne met la patte à l’extérieur, la plupart dort près des radiateurs, des lampes chauffantes ou sur le lit. Dans les chatteries et chalets, les chats sauvages sont contents quand nous avons fini le ménage pour qu’il puissent vite se remettre au chaud.
Le travail est très usant, il faut porter beaucoup de choses lourdes ( sacs de litières, grains, paniers de linges humides,..). Nous travaillons souvent 18 h par jour sans faire de pause ou manger et sommes dehors par tous les temps quand le travail le nécessite.
Malou, un jeune cheval non montable, car blessé aux vertèbres , est arrivé au refuge en janvier. Il s’est parfaitement intégré au troupeau.
En décembre dernier, une ânesse et son nouveau né avaient été accueillis en urgence, car leur propriétaire , un homme âgé, les délaissait sur un pré sans abri, ni soins.
Quelques chats ont été abandonnés à la porte du refuge , tout comme un petit chien très maigre et en mauvais état.
La police municipale nous a confié une chatte qui a été retirée à sa propriétaire pour maltraitance.
Le week end prochain plusieurs chiens viendront de Roumanie. La plupart d'entre eux sortent de la terrible fourrière de Pietra Neamt, où ils survivent (ou meurent) dans des conditions catastrophiques et sont confrontés en permanence à la violence.
Ils seront mis à l’adoption et cherchent un nouveau foyer aimant, patient et responsable.
Au cours des dernières semaines nous avons eu plusieurs adoptants qui n’ont pas respecté les consignes et conseils que nous leur avons maintes fois répétés lors de l’adoption d’un chien. Ils ne sont pas assez prudents, trop sûr d’eux ou simplement terriblement négligents.
Chez deux adoptants, les chiennes se sont enfuies, l’une le jour de son adoption, l’autre six jours plus tard. La première a pu être rattrapée mais, Brownie , une chienne croisée Briard/ Labrit est toujours perdue dans les environ de Fajoles / Masclat/ Payrac (46).
Elle a été vue plusieurs fois mais elle s’est enfuie quand les personnes ont essayé de l’attraper.
Certains adoptants ne se rendent pas compte de la peur qui reste dans ces chiens même s’ils paraissent calmes ou sociables à la ferme, un milieu qui est leur repère et qui leur est familier.
Une fois en fuite, il est très très difficile de les rattraper et chaque jour qu’ils sont dehors dans la nature et sur les routes ils sont en grand danger.
Pour les adoptants « c’était juste un chien » , « une adoption échec ». Pour nous, savoir notre chienne en panique et détresse est terrible et nous hante chaque jour. Nous culpabilisons de l’avoir confiée à des personnes auxquelles nous avons fait confiance. Et maintenant c’est elle, qui en paye le prix.