Il y a deux mois environ, l'association « Le chat du Mirail » nous a apporté quelques chats des quartiers Auriacombe, la Reynerie et Bellefontaine.
Les jeunes du quartier s'amusent à y tuer les chats, de préférence les gentils, plus faciles à attraper. Il prennent plaisir à les écraser avec leur voiture.
Une des chattes de ce groupe a été retrouvée attachée avec une ficelle autour du cou. Elle est arrivée traumatisée à la ferme. Elle essaye toujours de se cacher, est effrayée par chaque bruit et se fige de peur lorsqu’on la touche.
Un autre chat de ce groupe est arrivé très stressé. Il a craché après nous et les autres chats. Au début, j'ai pensé qu'il était un peu sauvage mais au bout de quelques jours j'ai pu commencer à le caresser. Il appréciait les caresses sous le cou et sous le ventre. Petit à petit, il s'est révélé être un des plus doux, tendres et sensibles chats que j'ai connus. C'était un amour. Il a apprécié le calme et la sérénité qui règne à la ferme.
Il se couchait en long au milieu de ma chambre ou dormait dans le lit, les pattes étirées. C'était un magnifique matou de 8 kg. Un matin, il a commencé à montrer des signes de détresse respiratoire. Ma mère l'a conduit en urgence à la clinique vétérinaire. Il a du être sédaté et intubé pour être ausculté et soigné. Le vétérinaire nous a appris qu'il avait une tumeur du larynx. J'ai demandé en vain qu'il tente une opération ou une chimiothérapie mais la tumeur était trop grande et infiltrée dans les tissus.
Seul un traitement avec beaucoup de cortisone pouvait le soulager encore un peu.
Même s'il n'y a pas d'espoir, on espère toujours un miracle. Mais même tout l'amour du monde ne peut pas changer le cours des choses.
Deux jours, c'est tout ce qu'il nous a été donné avant que je ne sois obligée de le faire endormir parce qu'il ne trouvait plus suffisamment d'air.
La plupart des chats qui arrivent chez nous sont sauvages ou craintifs. Un chat comme lui, si doux et tendre, qui apprécie d'être pris dans les bras, nous n'en rencontrons que très rarement.
Une amie m'a dit qu'il avait eu de la chance de trouver un foyer avant de mourir et de ne pas être resté dans la rue. Mais en ce qui le concerne, il m'a donné davantage que ce que j'ai pu lui offrir.
Il y a des animaux qui nous marquent énormément. Quand ils disparaissent, ils laissent un vide et ils nous manquent terriblement. Il a fait partie de ceux-là. Tout comme Hunter, un chat qui a illuminé nos journées et à qui je pense tous les jours.
L'association « Les chats du Mirail » nous a raconté que le chat mort d'une tumeur a passé près de deux ans dans le quartier Bellefontaine, à se cacher sous les voitures. C'est sûrement à cause de tous les gaz des pots d'échappement qu'il a développé sa tumeur.
Deux longues années pendant lesquelles personne n'a eu pitié de lui et ne lui a offert un foyer.
A la Ferme des Rescapés, c'est ce que nous essayons d'offrir aux animaux qui vivent avec nous et aux nouveaux qui arrivent. Un foyer, de la chaleur, des soins et un habitat qui correspond aux besoins de chacun, de la paix, du respect et de l'amour.
Chaque jour, nous nous efforçons de donner le meilleur et le maximum de nous-mêmes, afin qu'ils soient le mieux possible. Même si nous avons toujours des animaux à l'adoption, beaucoup restent ici jusqu'à la fin de leurs jours.
Je suis persuadée qu'il est de notre devoir de les aider, de leur offrir un refuge. La ferme est un lieu sacré pour beaucoup d'animaux.
Cette année, un nombre inédit d'équidés (une vingtaine) a été accueilli. Beaucoup allaient finir à l'abattoir ou étaient délaissés.
Deux chevaux de centre équestre nous ont été amenés à la mi-mai. La jument est une ancienne poulinière de 23 ans. Le hongre est un cheval de concours qui est tombé sur le pilier d'un obstacle. Il boite énormément.
La petite ânesse trouvée errante sur la route par l'association «La patte de l'espoir » retrouve peu à peu la santé.
Deux autres équidés sont arrivés :
- un hongre de 16 ans qui devait être tué à cause de ses mélanomes et finir en alimentation animale. Il profite de chaque jour qui lui est offert.
- et une petite ponette de 30 ans dont le propriétaire âgé de 100 ans n'est plus capable de s'occuper. La famille a refusé de la prendre à cause de son âge.
Des animaux d'élevage ont également découvert qu'il existe une vie en dehors des bâtiments dans lesquels ils furent enfermés.
Presque une vingtaine de chèvres de réformes destinées à l'abattoir a été accueillie. Certaines sont âgées de quelques années seulement mais ne sont plus suffisamment productives pour les élevages. Elles sortent affaiblies et usées de ces «usines à lait ».
Un autre troupeau de 7 chèvres chez un particulier nous a été confié par un vétérinaire. Enfermés dans une grange, 8 chèvres adultes et plusieurs chevreaux sont morts de faim avant que les signalements d'une voisine à la SPA et aux vétérinaires n'aboutissent.
Les survivantes étaient très anémiées et maigres.
Les premières poules de réformes sont arrivées et commencent à gratter le sol et à tout découvrir, avec la joie de vivre. Elles sont très curieuses. 55 autres vont venir dans quelques jours. L'association en propose beaucoup à l'adoption afin d'en sauver un maximum de l'enfer de l'abattoir.
3 chiens ont été adoptés par une ancienne bénévole de l'association, mais beaucoup attendent toujours de trouver une famille où ils seront davantage privilégiés.
La SACPA nous a confié quelques chats sauvages afin d'éviter leur euthanasie et le chat d'un particulier qui a de toute évidence vécu un traumatisme. Il se sent vite menacé par l'homme et se met alors à donner des coups de pattes et à mordre.
La police municipale a fait appel à nous pour un chat malade.
Trouvé par un couple de particulier dans un séchoir à tabac, il a été amené dans une clinique vétérinaire afin de savoir s'il était identifié. Le vétérinaire n'a pas trouvé de puce électronique ni de tatouage mais a constaté que l'animal était très affaibli et déshydraté. Il a néanmoins refusé de le soigner alors qu'il est de son devoir d'apporter des soins aux animaux trouvés. La police municipale nous a remis l'animal et nous l'avons amené de toute urgence chez nos vétérinaires. Il du rester en clinique afin d'être perfusé et soigné.
Nous espérons toujours compter sur votre soutien pour continuer notre combat quotidien, payer les factures vétérinaires, l'alimentation et les frais d'entretien.
Merci de parler de nous, autour de vous, de distribuer nos flyers afin que notre association soit davantage connue.
Morlind Fiegl