Je te vois encore dévorer les sachets de nourriture humide.
Je t'entends encore gronder quand on approchait la main.
Mais jamais, malgré toutes tes douleurs, tu as essayé de mordre ou griffer.
Tu étais adorable, tu avais juste peur qu'on te fasse mal à nouveau.
Mogli.
Aujourd'hui tu t'es envolé.
Tu étais l'un de ces milliers de chats errants, né dans la rue ou abandonné.
Tu étais encore si jeune, juste un an ou deux.
Tu cherchais juste à manger, à boire, un endroit où te sentir en sécurité.
Vous n'avez jamais eu très faim ou soif, vous pouvez vous imaginer cette souffrance d'avoir faim en permanence ?
Dans ton désespoir , toi, Mogli, tu as même mangé du pain jeté aux oiseaux.
Tu étais si maigre.
Mais toutes les personnes que tu as croisé lors de tes recherches de nourriture, ne t'ont que chassé.
"Je ne veux pas qu'il croit qu'il peut rester" , "il n'est pas à moi ", " il pourrait transmettre des maladies" , "il est sale" ....etc.
Et un jour tu as eu le malheur de croiser "un humain " qui ne voulait pas que tu viennes dans son jardin.
Avec un bâton ou une pierre, qu'il t'a jeté ou tapé sur ta colonne vertébrale, il t'a blessé .
Des douleurs insupportables ont envahi ton corps.
On nous a enfin contacté quelques jours plus tard.
Le vétérinaire était plus ou moins optimiste après les examens, mais comme ton état ne s améliorait pas, je savais que tu allais partir rapidement.
Ta disparition laisse un grand vide.
Tu m'a énormément marqué.
Tu étais exceptionnel
Je suis tellement désolée de ne pas avoir pu t'offrir plus, quelques mois, où tu aurais eu de la bonne nourriture à volonté, tous les soins nécessaires , un chez toi.
Certaines personnes parlent parfois de nos "pauvres " chats parce qu'ils viennent en chatterie avec parc sécurisé et ne sont pas en totale liberté.
Mais ils ont une nourriture de haute qualité, des soins dont ils ont besoin, du confort, ils sont aimés, respectés tel qu'ils sont quelque que soit leur caractère, ...
Ils ne sont plus exposés à violence, à l indifférence, à la haine des humains.
L'autre jour encore, j'ai reçu un coup de téléphone d'une personne qui souhaitait placer son chat de 14ans.
Elle a parlé de son animal avec un tel mépris, méchanceté et incompréhension que c'était difficile de rester polie.
Mais ce qui ressort que ce soit de l'histoire de Mogli ou de ce coup de téléphone ( un partie une centaine similaire surtout en période chaton) c'est qu il très difficile de ne pas être dégoûtée au plus au point des soit disant humains.