Cet été, entre juillet et fin septembre, l'association "La ferme des rescapés" a réussi à sauver une vingtaine de chèvres de réforme. Elles allaient être abattues rituellement (égorgement sans étourdissement).
Mais nous avons aussi pu voir l'horreur quotidienne qu'elles subissent derrière les murs de cet élevage laitier de 170 chèvres.
Des 22 chèvres que nous avons prises, une n'a malheureusement pas survécu et 5 autres sont toujours sous soins vétérinaires.
La chèvre blanche, sur la photo ci-dessus, n'a vécu qu'une semaine chez nous. Nous avons tout tenté pour la sauver, en vain...
Elle avait une grave pneumonie. 70% de ses poumons étaient déjà complètement encombré et qu'il était trop tard pour la sauver.
L'éleveur ne l'avait jamais soignée, pire encore, l'a exploitée (lait) jusqu'aux derniers instants.
Elle n'arrivait plus à se tenir debout. C'était trop épuisant pour elle. Elle était dans un état squelettique ; elle a passé ses derniers jours chez nous seulement à manger, tellement elle avait faim.
Sur la photo ci-dessus, une patte arrière d'une autre chèvre. Quand nous l'avons prise, elle avait l'articulation très gonflée, remplie de pus, due à une blessure non-désinfectée. La chèvre avait de la fièvre, d'horribles douleurs... Alors qu'elle ne marchait plus que douloureusement avec trois pattes, il l'a toujours fait monter sur la table de traite, jusqu'à ce qu'elle n'y arrive plus.
Elle est toujours sous soins chez nous. Elle était très méfiante de l'homme au début, et avait toujours peur dès que l'on faisait des gestes brusques.
Toutes les chèvres avaient les cornes des pieds très longs et tordus. Elles boitaient et certaines se couchaient de douleur.
Sur cette photo, vous pouvez voir les marquages qu'elles portaient quand elles " ne valaient plus rien". Mais vous pouvez voir aussi leur extrême maigreur. Beaucoup ne sont que "os et peau", d'autres, les jeunes, ont des retards de croissance, dus au manque de nourriture.
Sur les photos qui suivent, vous pouvez voir les états de santé de quelques autres....
Quand nous avons cherché les chèvres, l'éleveur n'a pas hésité à distribuer de violents coups de pied aux chèvres qui se trouvaient en travers de son chemin.
Nous avons payé 10 € par chèvre libérée des mains de ce bourreau, et quand on voit comment elles revivent ici, sur notre ferme, heureuses de pouvoir sortir manger de l'herbe, avoir du foin à volonté, la paix , l'amour, la liberté... nous savons pourquoi nous travaillons jour et nuit.