Chaque jour que je passe avec les animaux m'éloigne des humains. Car en travaillant avec les animaux vous découvrez les faces cachées des personnes qui vous entourent.
Après un mois de travail sur le site où plusieurs chats meurent de faim sous les yeux des habitants, je suis démoralisée et fatiguée.
Nous ne nous heurtons pas seulement à beaucoup d'indifférence mais aussi à beaucoup de haine. De la haine contre les animaux, les chats sauvages en particulier.
Ils sont chassés, empoisonnés, l'eau qui est placée pour eux dans un coin, est renversée ou jetée. Juste à côté, des chatons de 1 mois et demi sont jetés d'une voiture, d'autres trouvés dans les poubelles d'ordures ménagères.
Pourquoi tant de violence et de haine ???
Nous avons pu, avec l'aide d'une autre personne engagée, habitant le quartier, piéger une dizaine de chats sauvages. Des chats adultes, qui ne pèsent souvent qu'à peine un kilo. Des squelettes vivants.
Le dernier est tellement maigre qu'il n'a même plus la force de manger ni de se tenir debout. Il était aussi extrêmement déshydraté. Il était recroquevillé dans un coin, les habitants passaient à côté de lui, sans honte.
Nous essayons tout pour le sauver, mais il n'est pas encore hors de danger.
Malheureusement, il ne s'agit pas d'un cas isolé. Sur une petite ferme, le propriétaire est décédé. Il avait deux chats domestiques et quelques chats sauvages qui vivaient dans la grange. Ses enfants ont simplement mis ses chats dehors, et ont fermé tous les trous de la grange. N'ayant plus d'abri, beaucoup sont tombés malades, et tous souffrent de la faim. Une voisine les nourrit maintenant. "La ferme des rescapés" a pris les cinq plus fragiles, et cherche toujours une solution pour les autres cet hiver.
Où que l'on regarde, on n'est que dégoûté de l'indifférence complète de certaines personnes face à tant de souffrance.
Pour ne pas être désespéré, on ne peut que se réjouir en voyant ceux qui sont ici, et qui peuvent enfin manger et boire à leur faim.
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